First meeting with my psy [PV Cam']

___Fuck. A peine débarrassée d'un psychiatre, on lui collait un psychologue. Scolaire. Conneries. Comme si son état mental les intéressait. Ah si. Bien sûr. Il ne faut pas qu'elle soit un danger pour les autres. Donc ! C'est pour cela, que la très chère famille Sôma avait décidé qu'il serait bon pour la petite furie de rencontrer un psychologue avec qui parler, une fois par semaine. Fuck.

___Maki se dirigeait donc vers l'infirmerie du lycée. Enfin. Elle tentait de gagner l'infirmerie du lycée, avec une profonde envie de fuir. A peine les papiers de l'administration réglés, que déjà, elle devait aller à l'autre bout du lycée rencontrer une personne qui lui donnait envie de vomir avec son hypocrisie et son faux-air compréhensif ? Car Maki était sûre que ce serait un type de ce genre. Comme son psychiatre. Un gros faux-cul dégueulasse. Elle emprunta un couloir, tourna à gauche et arriva devant une porte. Sans frapper, elle poussa brutalement le battant.

-Y-...o.

___C'était un placard à balais. Énervée, la maudite flanqua un coup de pied dans la porte, la refermant par le même coup et tourna sur elle-même.

-Mais elle est où cette putain d'infirmerie ?!!

___Maki se mordit la langue, sentant l'acier froid de son piercing contre ses dents. Lorsque le goût du sang envahit sa bouche, elle arrêta brutalement son acte purement masochiste et reprit sa route. Les mains dans les poches, elle marcha, détaillant les couloirs vides. Vides. Elle était seule. Une désagréable sensation lui cillait le ventre, et elle eut très vite les nerfs. Elle continua sa progression, passant devant une rangée de fenêtres donnant sur l'espace sportif, dont la piscine. Elle avait une sainte horreur de l'eau. Des cours... dans l'eau. Ceux-là, elle n'irait pas. Exposer son corps aux autres. Dans l'eau. Et puis quoi encore ?! Fuck !

___Au bout d'une dizaine de couloirs, elle tomba enfin sur un plan, près d'une sortie de secours. Selon ce plan, l'infirmerie était deux couloirs plus loin. Enfin. Marchant lentement, Maki traversa le chemin qui la séparait d'un entretien désagréable et sans importance pour elle. Comme si l'autre allait comprendre. Comme si ça allait changer quelque chose. Parler ne servait à rien. Elle le savait. Si elle parlait trop, on lui dirait de se taire. Si elle ne parlait pas, on lui dirait de parler. Illogique. Elle ne pouvait pas parler de sa malédiction. Elle devait parler de son traumatisme. Son traumatisme était lié à la malédiction. C'était n'importe quoi. Fuck.

___Arrivée devant la porte, elle la repoussa sans ménagements. La pièce était vide, mis à part une fille, d'apparence jeune, habillée dans un style rock, les cheveux bruns en mode total décoiffé. Une malade ? Mais ou était ce putain de psy alors ? Miller. C'était son nom à ce bouffon. Maki s'avança, l'air agressive, et apostropha la nana :

-Eh, tu sais où est Miller ?! Un psy.

Elle attendit la réponse, l'air volontairement méchant. Si le psy n'était pas là, autant se barrer tout de suite, ce ne serait certainement pas sa faute. L'avait qu'à être là, ce bâtard.

7 :00
« Bon… »
…
« Qu’est-ce que je fais aujourd’hui ? Ah oui, des fous, toujours des dingues… »
…
« Fait chier. Encore cinq minutes… »

7 :47
« Merde ! En retard ! »
Camilla se leva en vitesse. Elle ouvrit une valise, sortit un jegging troué et un t-shirt long, se rua sous la douche, se brossa les dents, se maquilla. Son sac ? Mais où était ce putain de sac ? Ah, il est là. Et son portable ? Dans son lit. Logique. Ses escarpins… Lesquels ? Les noirs. Premier jour, sobriété. Elle enfila son perfecto et marcha le plus vite possible. Au fait, où allait-elle ?

7 :58
« J’suis où, moi ? »
Elle regardait un plan avec attention. Alors, l’infirmerie était à l’ouest. Et là il semblait qu’elle soit à l’est. Ah non, elle était devant la cafétéria, donc plus vers le centre. Oh, une cafétéria ! Elle eut envie d’un café, et se rappela que ça tachait les dents. Et puis, la folle allait l’attendre.

8 :04
« Alors, l’infirmerie, c’est quoi ? C’est ça ? »
Elle ouvrit la porte. Des balais. D’accord, ce n’était pas l’infirmerie apparemment. Elle passa devant la piscine. Elle aimait beaucoup la natation, le fait de bouger son corps avec l’eau qui épouse ses mouvements. Enfin, elle n’avait pas le temps.

8 :08
Après avoir enfin trouvé l’infirmerie (grâce à un plan), elle pénétra dans la salle d’attente qui par chance était vide.
« Ouf, au moins, je l’ai pas fait attendre. »
Elle chercha ses clefs dans son sac mais le bazar contenu à l’intérieur continuait à cacher les clefs. Mais à la suite d’une longue et violente lutte forcenée qu’elle gagna, elle parvint à les trouver. Bien. Maintenant, restait juste à trouver sa salle. Cool. No Stress. Et vu que son nom n’était pas indiqué… Bof, elle tenterait et finirait par trouver. Elle tenta deux portes en vain, heureusement la troisième était la bonne. Entre temps, une gamine blonde, l’air « youhou je suis une rebelle trop looool » avec des piercings et une coupe improbable était entrée. Elle avait l’air agressive. D’ailleurs cette gamine accosta Camilla avec un ton aussi agressif que sa dégaine ; elle lui demanda où était « Miller, un psy».

« Tu cherches Miller ? Tu vas voir, elle est retors ! »

Elle ouvrit la porte, plaça une insigne nommant « PSYCHOLOGUE SCOLAIRE MILLER » sur la porte et regarda la punk. Elle l’invita à entrer d’un signe de la main et alla s’asseoir derrière un bureau dans un siège en cuir, très médecin. Toute la pièce inspirait l’hôpital : murs blancs, ambiance professionnelle, étagères vides. Elle soupira, et sortit un dossier de son sac. Le dossier « SÔMA ; MIKA ». Elle l’étudia et se rendant compte que la gamine patientait, elle lui dit :
« Oh, excuse-moi, je n’ai pas étudié ton dossier. »
Et elle continua à l’étudier. Paranoïa, antécédents familiaux (les Sôma en général), tout ça tout ça. Elle le reposa et dévisagea Maki.

« Bon. OK. »
Elle sortit son ordinateur portable et alla au passage sur Facebook, avant d’ouvrir une page blanche et de brancher le micro et l’enregistreur de notes vocales.

« Alors, on est parano ? En même temps, vu ton look, c’est assez normal que tu choques, mais c’est normal, t’es encore une gamine. Mais bon ! Allez, t’es habituée aux psy, dis-moi tout sur ta vie. Essaie de dire un truc exclusif, j’ai tout dans ton dossier. » dit-elle en désignant le dossier.
Elle patienta, espérant que Maki soit pas aussi chiante qu’elle en avait l’air.